Concours

Mercredi 19 avril 3 19 /04 /Avr 23:03
Catherine hésita un instant, un tout petit moment au-delà des mots et du temps, puis elle obtempéra. Ce genre d'hésitations, parce qu'incontrôlées, c'était le plaisir de son maître. Dans ces moments, Cat ne pensait pas - ou elle pensait trop, trop occupée par ses luttes intérieures pour pouvoir exprimer sciemment ses sentiments. Alors, son corps communiquait pour elle. Une fraction de secondes pour ouvrir la bouche, et ne rien dire. Une autre pour baisser le regard, le laisser fuir ailleurs, tandis qu'une épaule nue s'avançait d'une centimètre, se relevait en un geste de crainte contenue. C'était assez pour qu'il sache, sans qu'il pût comprendre lui-même d'où lui venait le message. Au-delà des mots, Catherine venait de lui dire: "je t'appartiens. Quoi que tu exiges en cette seconde, mon corps le fera sans-même que je puisse y réfléchir". Il le savait. Elle le savait, et cette réalisation elle-même, soudaine, plongea alors Catherine dans un état d'humilité profonde. Puis, comme les veines du bois qui viennent se contracter sur le clou pour le fixer en place, l'esprit de Catherine lui souffla cette pensée terrifiante: "lui aussi, il sait."

"À genoux", avait-il dit. C'était un ordre simple, mais auquel Catherine se refusait, et s'était toujours refusée. Alors, il s'était emparé de ses poignets. Elle s'était laissée faire, tandis qu'il nouait soigneusement les liens dans son dos - elle aimait cela. Puis il l'avait fessée, de ses mains nues, larges. C'était érotique, Catherine aimait cela, aussi. Puis doucement, la douleur vint remplacer le sentiment de caresses... l'humiliation, ensuite. Les dents serrées, Cat avait alors tenté un geste de protection, lorsque la douleur avait commencé à se faire trop forte, mais ces mêmes liens qu'elle aimait pourtant venaient de la trahir, en lui interdisant tout mouvement. Seuls ses doigts, loin, bien trop loin, avaient pu esquisser un geste pathétique de défense, tandis que les coups tombaient. Puis elle l'avait dit: "pitié". "Pardon".

"À genoux", avait-il répété ensuite, après l'avoir délivrée, après avoir plongé son regard dans le sien. Une fraction de secondes. Comme souvent, Catherine s'était dit d'abord: "'j'obéis si j'en ai envie". Puis là, les choses s'étaient précipités dans son esprit. La brûlure, la sensation de chaleur dans ses fesses. "vite". Le regard qui se baisse de lui même, "éviter ses yeux". La menace tacite. "si je refuse, je serai de nouveau punie. Et alors ?". La douleur, excitante mais bien présente. "...et alors, j'implorerai de nouveau merci, je m'humilierai encore davantage". La réflexion, absurde, sous influence. "pourquoi ne pas m'agenouiller, après tout ? Je lui résisterai, ainsi, en ne lui donnant pas d'autre occasion de me faire implorer pitié." Les pensées qui s'étaient bousculées dans son esprit - vite, il fallait faire vite - puis la conclusion, aussi simple que décidée par un autre.

Catherine avait hésité un instant, un tout petit moment au-delà des mots et du temps, puis elle avait obtempéré. Et sans même le savoir, tous deux avaient joui, durant cette fraction de secondes.

Maitresse Lilith
Par MaitresseLilith_selena - Publié dans : bdsmfetichoutaouais
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